Réflexions d’un utilisateur de GPAO

Auteurs

DOI :

https://doi.org/10.53102/1996.15.03-4.280

Mots-clés :

GPAO, Réflexions, Utilisateur

Résumé

Ingénieur mécanicien, j'ai débuté ma carrière dans une entreprise de mécanique de précision qui cumulait toutes les difficultés en matière de gestion de production, à l'époque manuelle. Cette société, très proche de ses besoins clients, offrait déjà une très grande diversité de produits standards ou personnalisés tout en ayant également une activité importante de machines spéciales. Les gammes de vingt opérations avec plusieurs sous-traitances n'étaient pas rares, la maîtrise des délais étant encore compliquée par un contrôle qualité impitoyable s'exerçant souvent sur des opérations de finition dont la qualité parfois non maîtrisée amenait à reprendre, voire à refaire entièrement certaines pièces.

Dans une organisation fonctionnelle classique que je n'avais pas eu l'idée de remettre en cause pour alléger la gestion tout en diminuant les cycles de certaines familles de produits, l'ensemble des fabrications était géré manuellement à partir des bons de travaux, des plannings, du téléphone et surtout de la course à pied de la maîtrise et des responsables de l'ordonnancement!

Je pensais fréquemment à l'époque que le seul moyen de gérer ce type de production était une informatique en temps réel mais j'étais d'accord pour conclure que ceci était hors de portée des PME même relativement importantes.

En 1973, dans une autre PME, j'ai découvert MRP et participé à la mise en place d'un progiciel complet dans une situation de fabrication également relativement complexe. Les rigidités et le manque de convivialité du système s'effaçaient alors sous l'attrait des possibilités nouvelles extraordinaires qui permettaient entre autres, grâce à MRP, de refaire un plan de production à jour jusqu'à la moindre goupille chaque semaine... Ce fut un grand progrès pour l’entreprise et ses clients mais après quelques années de pratique, il nous semblait évident que les faiblesses d'adaptation du progiciel aux réalités des entreprises de mécanique allaient devoir se corriger dans les années à venir en bénéficiant en particulier des formidables progrès de l'industrie informatique.

Après deux autres expériences que j'ai personnellement pilotées, mais sur la base de progiciels maintenant anciens, le besoin d'améliorer la compétitivité de l’entreprise que je dirige maintenant nous a fait rechercher un logiciel performant sous UNIX et pour cela nous avons dû nous intéresser à l'état de l'art en ce domaine, plus de vingt ans après ma première expérience.
Ma surprise fut grande de constater que les progiciels de GPAO aujourd'hui disponibles sur notre marché ont bénéficié des énormes progrès de l'informatique mais ont très peu progressé fonctionnellement. Ce qui me choque encore plus est que, non seulement ils ont très peu progressé par l’ajout de nouvelles fonctionnalités, mais ils n’ont pas progressé du tout dans l'utilisation des fonctionnalités de base de type MRP ni d’ailleurs dans la facilité d'installation.
Changer de système reste toujours une opération risquée et coûteuse pour une PME. De cette constatation est née cette note dans laquelle j'essaie de préciser mon point de vue et surtout ce que j'attends des progiciels pour nous aider à mieux gérer nos entreprises de mécanique dans des marchés de plus en plus compétitifs.
Toute généralisation étant simplificatrice, je suis bien entendu susceptible d'être contredit valablement par tel ou tel éditeur dont le progiciel comportera un ou plusieurs des avantages que je déclare ne pas trouver dans les progiciels actuels. J'en suis heureux pour ses clients utilisateurs mais à mon sens tant que son progiciel n'inclut pas au moins 80% des fonctions que je signale manquantes, ma critique reste valable. S'il existe un progiciel qui dépasse ces 80%, je regrette profondément de ne pas l'avoir découvert et choisi pour notre société !

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Publiée

01-12-1996

Comment citer

Lombard, D. (1996). Réflexions d’un utilisateur de GPAO. Revue Française De Gestion Industrielle, 15(3-4), 5–22. https://doi.org/10.53102/1996.15.03-4.280

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