Analyse des risques du cycle de vie :
application à deux filières énergétiques en France
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d’autant plus important qu’une installation considérée comme « sûre » pendant sa phase
d’exploitation sur un territoire donné peut être très dangereuse lors de la construction des
composants dans un autre pays.
Compte tenu que l’A.R.C.V. évalue les risques d’accident mortel de tout C.V., il parait
difficile d’avoir une bonne précision sur les résultats. L’A.R.C.V. doit être considérée comme
un outil d’évaluation grossière des risques.
Enfin, l’A.R.C.V. est à ce jour un outil perfectible. La méthodologie proposée soulève
quelques questions en termes d’exhaustivité de l’inventaire des accidents possibles. Telle que
la méthode est définie à ce jour, seul le risque d’accident mortel est pris en compte. Il serait
judicieux de l’étendre à d’autres risques majeurs comme les blessures graves entrainant une
incapacité ou à certaines maladies professionnelles fatales ou invalidantes. On peut aussi
envisager de prendre en compte les atteintes majeures et irréversibles à l’environnement.
Cependant, il ne sera sans doute pas possible d’aller plus bas dans l’échelle des risques : le
nombre de données à traiter serait alors beaucoup trop important.
La considération de l’ensemble du C.V. dans une analyse de risques introduit,
indubitablement, la question de l’exhaustivité et de la représentativité des données utilisées.
Dans notre exemple, l’étude portait sur les systèmes photovoltaïques placés sur toiture mais
il est probable que certaines données proviennent d’autres types d’installations
photovoltaïques.
Enfin, il faudrait passer d’une évaluation qualitative à une évaluation quantitative des
risques sans trop alourdir l’analyse.
6. Bibliographie
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© Revue Française de Gestion Industrielle - Vol 34, N° 2